La République arabe syrienne a récemment dévoilé une nouvelle identité visuelle, centrée sur un emblème modernisé qui marque une rupture symbolique avec ses représentations passées, lit-on dans un récent article d’Arab News. Ce travail de refonte graphique s’inscrit dans une volonté de repositionner l’État et de réaffirmer l’unité du pays dans un contexte de reconstruction.

Le cœur de cette nouvelle identité est un aigle doré, redessiné dans un style plus épuré et tourné vers la droite, orientation choisie pour symboliser l’élan vers l’avenir. L’ancien bouclier armorial, aux connotations fortement militarisées, disparaît au profit d’un design plus sobre, sans armoiries, qui traduit la volonté d’incarner un État civil centré sur le service au citoyen.

Les ailes de l’aigle comptent 14 plumes, représentant les 14 gouvernorats syriens, tandis que sa queue à cinq plumes illustre les cinq grandes régions géographiques du pays. Trois étoiles ont été placées au-dessus de l’aigle, représentant le peuple syrien symboliquement placé au-dessus de l’État, qui est désormais présenté comme la source de légitimité des institutions.
Au-delà de la modernisation graphique, cette évolution traduit un repositionnement stratégique de l’image de l’État : rompant avec une symbolique verticale, le nouveau symbole entend valoriser un contrat social renouvelé et mettre en scène l’État comme garant de la cohésion nationale. L’aigle, qui puise ses racines dans l’iconographie historique de la Syrie, est ici revisité avec pour ambition de devenir un emblème d’unité et de résilience.
Le nouveau blason sera progressivement déployé sur les passeports, cartes d’identité, documents administratifs et bâtiments publics. Cette harmonisation des supports vise à renforcer la reconnaissance de l’État syrien auprès des citoyens et sur la scène internationale, tout en inscrivant ce changement dans une logique de reconstruction de l’image nationale.
Dans un contexte différent, ce rebranding de la marque de l’Etat syrien évoque l’expérience (malheureuse) de son homologue portugais (voir l’article « Rebranding controversé pour le Gouvernement portugais »).