Groupama vient de changer d’identité visuelle, non sans une certaine discrétion, comme le note le blog de Graphéine, qui propose une analyse engagée de ce rebranding.
La marque tourne en effet la page d’un symbole fortement identitaire pour sacrifier à l’esprit du temps : exit les champs labourés et le jeu de couleurs pour un logo en « flat design », aplati donc, épuré à l’extrême :
La simplification conduit à la perte d’authenticité, d’aspérité, d’incarnation déplore l’article :
« C’est devenu « moderne » et froid. Toute la perspective, la profondeur, le dynamisme et la subtilité de deviner le G a disparu pour un résultat plat qui n’est pas moche en soi s’il n’y avait pas l’ancien en comparaison. Revenons deux secondes sur la genèse de Groupama : « Le point de départ est la loi du 4 juillet 1900 qui a permis en France la véritable naissance, puis l’organisation, du mouvement mutualiste agricole. » D’un point de vue purement formel, l’emblème est plutôt équilibré et sa double lecture Lettre-symbole est résolue. […] Cependant, il devient plus un « pictogramme » qu’un emblème de marque distinctif. Sans l’iconicité du nom et du vert, ça pourrait presque être n’importe quelle start-up du digital. […] Attendons la prochaine étape du strip-tease où ils vireront le clocher... »
L’occasion pour l’article de rappeler, illustrations à l’appui, le rabotage identitaire que subissent actuellement nombre de marques, qui finissent par s’appauvrir à force de vouloir simplifier leur expression :
Quelle pérennité pour ce nouveau logo ? Il est à parier qu’il ne durera pas vingt ans comme le précédent. « La mode c’est ce qui se démode » disait Jean Cocteau.